On parle de nous


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A contrario des voyages organisés,  planifiés,  la Passion ça se transpose , car dans la vie tout est dans l’improvisation. C’est du moins notre philosophie dans le voyage.

  • Pour l’un dans sa 75 ème année Jacques Victor MORNAI
  • Pour l’autre à l’orée de ses 58 ans Catherine LIABOT VERNE
  • Pour l’auto, ses 40 ans cette année ( 1969 – 2009 ) L’AMI 8 CITROEN , sans laquelle rien n’aurait été possible, prénommée PHACODUNDEE

Extraits de l'émission diffusée sur Radio Orion en juillet 2009

Parcourir l’immensité, avec pour seule récompense l’ imprévu, trempe le caractère et symbolise la Vraie VIE.

VOYAGER c’est grandir sa liberté, une dimension de la Vie pour aller au delà de l’horizon.

Deudeuches en Faux’lies

Article paru le 2 mai 2013 dans Sud-Ouest.
Par Jacky Beney

Jacques-Victor Mornai et Catherine Liabot-Verne et leur Ami 8 pick-up. (Photo Jacky Beney)

Jacques-Victor Mornai et Catherine Liabot-Verne et leur Ami 8 pick-up. (Photo Jacky Beney)

Samedi et dimanche, avait lieu le rassemblement de 2CV organisé par Éric et Chantal Marcomini avec le comité des fêtes de Faux.

Chacun a pu admirer toutes les deudeuches, Ami 8 et autres, notamment l’Ami 8 pick-up de Jacques-Victor Mornai et Catherine Liabot-Verne, revisitée et relookée par Rémy Derridj et Frédéric Caminade, fans de restauration de voitures : ce véhicule est unique en son genre. Jacques-Victor et Catherine ne tarissent pas d’éloges sur une autre Ami 8 break « Phacodundee », avec laquelle ils ont parcouru 380 000 km à travers l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Australie : elle roule toujours. De même, on pouvait admirer une deudeuche sans moteur, avec seulement un grand pédalier qui permet à deux personnes de la faire rouler.

L’Australie, une aventure dans un fauteuil de ciné

Article paru le 12 avril 2013 dans Sud-Ouest.
Par Jean-Marc Lernould

Jacques-Victor Mornai au volant de son Ami 8 « Phacodundee », relate ses aventures improvisées en Australie.

Jacques-Victor Mornai au volant de son Ami 8 « Phacodundee », relate ses aventures improvisées en Australie.

On peut dire de lui qu’il est tombé sous le capot d’une Citroën quand il était tout petit : « J’avais 15 ans lorsque mon père m’a offert une traction avant », se souvient Jacques-Victor Mornai. Depuis, le bonhomme a bourlingué, spécialement à bord de vieilles Ami 8, inusables comme leur conducteur et voyageur. Jacques-Victor Mornai aurait pu hériter de l’exploitation familiale, mais son père lui a conseillé d’aller voir du pays. Engagé dans l’armée en 1953, il évite de justesse Diên Biên Phu et est envoyé au Sénégal. De fil en aiguille, il deviendra en Afrique, et par hasard, distributeur de films, puis c’est à Lougratte qu’il posera ses valises pour une retraite que l’on aurait pu croire tranquille, mais qui est toujours bien agitée malgré les 78 ans du personnage et quatre pontages… « C’est la tête qui commande », précise-t-il.

«Phacodundee »

« Utilisateur » d’Ami 8 plus que « collectionneur », il en entrepose quelques-unes dans un vieux séchoir à tabac, qu’il promène à tour de rôle et choisit la couleur du modèle selon son humeur. Mais pour les grandes épopées, c’est le modèle « Phacodundee » qu’il choisit, un break idéal pour bourlinguer hors des sentiers battus, qui sert également d’abri pour la nuit. La voiture a éreinté les routes africaines, d’Amérique du Sud et d’Australie, et c’est sur ce pays continent que porte son dernier film qui sera projeté demain au Rex (1).

« Au début, nous avons réalisé un film (c’est ma compagne, Catherine Liabot-Verne qui se charge de la caméra) parce qu’à Lougratte, personne ne me croyait lorsque je racontais mes voyages. Et puis les DVD sont partis comme des petits pains et on nous demande un peu partout… » explique Jacques-Victor Mornai.

Le documentaire comporte très peu de commentaires : « On se laisse aller dans son fauteuil, bercé par la musique. C’est un véritable voyage. Ensuite, nous discutons et débattons avec le public ».

Une suite d’improvisations

L’image est privilégiée, mais pas celle des documentaires chocs de certaines émissions. « On ne va pas filmer des gens qui mettent un pagne le temps du tournage, puis qui remettent leur jean après. Nous nous intéressons à ce qui est naturel, nous ne sommes pas des voyeurs. D’ailleurs, nos voyages sont une suite d’improvisations : arrivés à Sidney, on se demande si on tourne à gauche ou à droite, et on roule. Et nous n’avons ni GPS, ni téléphone portable car je suis réfractaire à tout ce qui est moderne. Nous avons eu du mal à trouver un assureur pour l’Australie, à cause du volant à gauche de l’Ami 8… »

Vaille que vaille, la voiture les emmène fidèlement sur les routes du monde entier depuis vingt ans, pour un dépaysement total, et une liberté absolue du couple dont Catherine Liabot-Verne a sacrifié une partie de sa carrière professionnelle pour cette vie d’itinérance. Un couple qui en a dans le moteur…

Outback aventure australienne, le DVD.

Pick-up sur base Ami 8 : le rêve de Jacques-Victor

2 CV MAGAZINE n° 90 - Janvier 2013

2 CV Magazine n°90Les pick-up sur base d’Ami sont souvent de facture inégale. Voilà pourquoi, lorsque nous trouvons un modèle aussi bien construit que celui appartenant à Jacques-Victor Mornai – le pape de l’Ami 8 – nous n’hésitons pas à lui consacrer la place qu’il mérite.Souvent, les belles histoires automobiles commencent, par « Un jour, j’ai entendu parler d’une voiture… ». Connu dans le milieu pour son amour des modèles Ami en général, des Ami 8 et Ami Super en particulier, passion qui trouve refuge dans un ancien séchoir à tabac à Lougratte, dans le Lot-et-Garonne, Jacques-Victor Mornai (JVM pour les intimes… et parce que cela va plus vite), est réputé pour les centaines de milliers de kilomètres accomplis en Ami 8 Break en Afrique et en Amérique du Sud, associé à sa fidèle compagne, Catherine Liabot-Verne (voir 2 CV Magazine n° 76, septembre-octobre 2010, « 380 000 km en Ami 8 Break »).

380000 km en Ami 8 Break

2 CV MAGAZINE n° 76 - Septembre 2010

2CV N° 76
La réputation de fiabilité de l’AMI 8 n’est pas une légende. En traversant l’Amérique du Sud, en 2008, au volant de leur break de 1976 totalisant 360 000 km au compteur au départ et 380 000 à l’arrivée, quatre mois plus tard, Jacques-Victor Mornai (75 ans) et Catherine Liabot-Verne (58 ans) avaient étonné le petit monde des Citroënistes, et celui – encore plus petit – des passionnés de l’AMI. Voici leur journal de bord, « loin du tumulte de nos grande cités », comme dirait Jean Rochefort…

Jacques-Victor, baroudeur en Ami 8

article, signé Adrien Vergnolle, paru dans Sud-Ouest

Jacques-VictorOn s’y pose et pouf, c’est le matelas chez grand-mère à la campagne, c’est comme marcher dans le sable en pantoufle, c’est moelleux, le siège d’une Ami 8. On est là, à tanguer, dans cette apesanteur, l’odeur de vieux, l’habitacle mini et l’impression de conduire un jouet. « C’est un rocking-chair, on est comme sur des vagues », résume Jacques-Victor Mornai. Il a 75 ans et n’a pas eu d’autres véhicules depuis les années 70.

Excepté une Rover, vite revendue parce qu’il ne voyait pas « à quoi ça sert d’avoir ça ». « Ça », c’est-à-dire une voiture moderne, sans amortisseurs frotteurs, sans refroidissement par air mais bourrée de durits, joint de culasse et courroie de distribution. De tout ceci, l’Ami fait fi. « Vous enlevez tout ce qui fait des ennuis dans les voitures d’aujourd’hui. » Mécaniquement, c’est « magistral », ce « système banni parce qu’on veut des voitures qui ne font pas de bruit. » Et puis elle fait du six litres aux 100, sans polluer plus « qu’une mobylette ».

Une Citroën mal-aimée

Des Ami, Jacques-Victor en possède onze, qui reposent dans un séchoir à tabac à Lougratte, dans le Lot-et-Garonne, et qu’il promène à travers champs. « Je change de couleur tous les jours ! » Il expose cette collection entamée en 1993, dans un garage à Condezaygues, cette semaine. Parce que l’Ami 8 a 40 ans ce mois-ci. Et que Jacques-Victor veut réhabiliter cette oeuvre Citroën mal-aimée, dont le moindre succès (773 344 exemplaires vendus entre 69 et 78, contre 5 millions de 2 CV) lui vaut la condescendance des snobs deuchistes.

Jacques-Victor Mornai est une célébrité locale depuis qu’il s’est improvisé aventurier en Ami 8 sur les pistes africaines. Avec sa compagne Catherine, depuis 1998, l’Ami a parcouru 350 000 km, dont 100 000 en Afrique, 25 000 en Australie et, cet hiver, 20 000 entre Buenos Aires et Ushuaia, en passant par la Bolivie. Pas de sponsor, pas de GPS, pas de boussole, aucune science de la mécanique, juste une poignée de pièces de rechanges, soit deux roues, un cardan, et un démarreur. « Pour nous, c’est la liberté. Simplement, atteindre l’horizon », dit Catherine. Elle est fonctionnaire à Bergerac et se met en disponibilité tous les deux ou trois ans. La nuit, ils dorment dedans, le jour, ils font du hors-piste.

Voyage autour du monde

Dans le DVD qu’ils ont réalisé (1), on voit reculer l’Ami 8 devant un immense éléphant qui fait mine de charger. Sinon, c’est un safari extraordinaire, où le couple semble seul sur le vaste continent.

Ils ont préféré le Zimbabwe, descendu le Niger en calant l’Ami sur une pirogue. En Bolivie, à 5 000 mètres d’altitude, elle toussait, à cause de la « mauvaise essence » et du manque d’air. Catherine poussait, Jacques travaillait avec la boîte de vitesse. Drôles d’aventures, qui valent bien une BD, préparée avec un dessinateur. Sa première Ami (Super) date de 1973, avec sièges en velours bleu. Les autres sont de 69 à 78.

Le 3 octobre 1934, le jour où Citroën présentait sa première traction, Jacques-Victor Mornai est né. À Vatan, dans le Berry. Ce qui l’amuse : « Mort-né à va-t-en ! » Il fait l’école de l’air à Rochefort puis à Salon-de-Provence. Et à 21 ans, en 55, il débarque en Afrique, en militaire. Sous la casquette, il cache déjà ses cheveux longs.

Après l’armée, il reste en Afrique et dirige pendant 25 ans une société de distribution de films français dans treize républiques. Il devient chasseur de phacochère, happé par le mystère africain. Il a eu l’idée de filmer ses voyages, pour éviter qu’on le prenne « soit pour un fou, soit pour un mythomane ». Le DVD sert à des conférences, comme à Tonneins, l’an dernier, dont il remplit le cinéma. « Ça fait rêver les gens. » Il veut « démontrer que l’âge ne compte pas, c’est la tête qui gouverne. »

Il ne boit pas, ne fume pas, mais a subi quatre pontages. Trois mois après, il vadrouillait en Afrique. « J’ai une force que j’ignorais. » À Lougratte, Jacques-Victor a sculpté son mobilier dans un ormeau. Partout, des peaux, oiseaux empaillés, plumes, objets en ivoire, masques… Ils sont locataires, bien sûr, pour ne pas avoir de fil à la patte.

(1) « Fous de pistes africaines », DMA Productions (contact@phacodundee.com ou dmaprod@hotmail.fr). Les Ami 8 de Jacques-Victor Mornai sont visibles au garage Citroën de Condezaygues, pendant toute la semaine.